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Posez toutes vos questions sur le zen et la pratique de zazen au moine Stanislas Komyo Wang-Genh
wstanislas@gmail.com

ZAZEN, LA MÉDITATION ASSISE

Zazen, la méditation assise est la pratique grâce à laquelle le Bouddha s'est éveillé, il y a 2600 ans. Elle constitue le cœur du zen, avec une attention précise portée à la posture, à la respiration et à l'apparition-disparition des pensées. On l'appelle également Shikantaza = simplement assis.

La pratique régulière du zazen permet en premier lieu d’apaiser, de clarifier l’esprit et de créer une véritable stabilité de l’être au milieu des tourments de l’existence. Le secret du zen consiste à s’asseoir, simplement, sans but ni esprit de profit, dans une posture de grande concentration.

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"Si quelqu'un demande ce qu'est le vrai zen, il n'est pas nécessaire que vous ouvriez la bouche pour l'expliquer. Exposez tous les aspects de votre posture de zazen. Alors le vent du printemps soufflera et fera éclore la merveilleuse fleur du prunier."

 

Maître Daichi Sokei 1290-1366

Il est important de comprendre les différents aspects de la posture de zazen pour ne pas contraindre le corps dans une attitude d'immobilité rigide contraire à sa physiologie naturelle. Il y a dans la posture équilibre et détente dans la verticalité.

La position du bassin est prépondérante. Il convient de s'asseoir au milieu du zafu (coussin rond dont l'épaisseur est fonction de la souplesse de chacun), sur les ischions, de telle sorte que le bassin se stabilise par le contact des deux genoux avec le sol. La position des jambes est celle du lotus ou du demi-lotus.

Un juste positionnement du bassin et le réglage de l'épaisseur du zafu permettent à la colonne vertébrale de s'ériger vers le ciel sans que soient créées des tensions dorsales ou intervertébrales préjudiciables et à la tête d'être droite naturellement. Les épaules, la cage thoracique et le ventre sont relâchés de façon à permettre une respiration libre et facile. Les yeux sont mi-clos, posés devant soi sur le sol avec un angle d'environ 45 degrés.

Les poignets sont posés sur le haut des cuisses. Les doigts de la main gauche sont posés sur ceux de la main droite, paumes tournées vers le haut, et les pouces se rejoignent au-dessus dans le prolongement l'un de l'autre, dans un contact ferme et léger. Le tranchant des mains est en contact avec l'abdomen.

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Pendant zazen, l'attention doit rester vigilante sur chaque détail, ainsi que sur la respiration. L'esprit est ainsi ramené dans le corps et l'unité se réalise. Les pensées cessent de s'enchaîner les unes aux autres. Elles apparaissent, puisque telle est leur nature, mais si l'attention est maintenue sur la posture, elles disparaissent sans laisser de trace. Naturellement et inconsciemment la volonté personnelle de l'ego cesse d'agir et de rechercher un but. Seul demeure l'instant présent.

Il est impossible de voir sa propre posture et il est facile de s'illusionner sur sa propre pratique. Il est recommandé de ne pas pratiquer seul et de recevoir, dans un dojo ("le lieu de la Voie") les conseils d'un pratiquant ancien.

LA RESPIRATION

Pendant zazen, la respiration est essentielle. Elle est tranquille et établit un rythme lent, puissant et naturel. L'expiration est longue et profonde. Les maîtres la comparent souvent au mugissement de la vache. L'inspiration, plus courte, vient naturellement. Le corps devient fort, le cerveau frais, la circulation du sang se renouvelle.

Cette expiration lente, calme et profonde balaie les complications du mental. L'esprit devient clair comme un ciel sans nuage.

"Notre inspiration est celle de l'univers entier. À chaque instant, nous réalisons ainsi la grande œuvre illimitée. Avoir cet esprit-là, c'est faire disparaître tout malheur et engendrer le bonheur absolu."

 

Maître Kodo Sawaki 1880-1965

LA CONSCIENCE, LES PENSÉES PENDANT ZAZEN

De même que la respiration juste ne peut surgir que d'une posture correcte, l'attitude de l'esprit découle naturellement d'une profonde concentration sur la posture et la respiration.
 

En zazen, les images, les pensées, les formations mentales surgies de l'inconscient passent comme des nuages dans le ciel et s'évanouissent naturellement. Sans entretenir de pensées personnelles, la conscience au-delà de la pensée et de la non-pensée apparaît. C'est le retour à la condition originelle de l'esprit.


Maître Wanshi dit : " Lorsque dans le silence tout mot est oublié, cela apparaît devant vous avec clarté."


Cela, c'est la réalité de notre vie en unité avec tout l'univers. Sans chercher à atteindre la vérité ni à couper les illusions, sans fuir ni poursuivre quoi que ce soit, la conscience dualiste s'apaise. On apprend à se connaître soi-même et à s'harmoniser avec la véritable nature de notre existence. Une grande liberté intérieure se réalise.

"Lorsque l'esprit ne demeure sur rien, le véritable esprit apparaît."

Sutra du diamant

KINHIN, LA MÉDITATION EN MARCHANT

Kinhin est pratiqué entre deux zazen. Pendant la marche au rythme de la respiration, la concentration porte sur chaque aspect de la posture.

En kinhin le pouce gauche est enfermé dans le poing gauche, la racine du pouce pressant le plexus solaire. La main droite enserre le poing gauche. Les avant-bras sont horizontaux, les épaules détendues. Le haut du corps est redressé comme pendant zazen, le ventre détendu, la nuque tendue, le menton rentré, le regard baissé.

Pendant l’expiration calme et profonde la racine du gros orteil du pied avant presse le sol, et la jambe avant est tendue. La jambe arrière est détendue, mais les talons des deux pieds restent en contact avec le sol. A la fin de l’expiration, l’inspiration se fait tout à fait naturellement, le corps se détend et on fait un demi-pas en avant.

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